Soutenance de thèse de Marina CHRISTODOULOU

La Vie comme Addiction


Titre anglais : Life as Addiction
Ecole Doctorale : ALLPHA - Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication
Spécialité : Philosophie
Etablissement : Université Toulouse II Jean Jaurès
Unité de recherche : EA 3051 - ERRAPHIS - Équipe de Recherches sur les Rationalités Philosophiques et les Savoirs
Direction de thèse : Jérôme LEBRE- ALICE PECHRIGGL


Cette soutenance a eu lieu vendredi 17 juin 2022 à 16h00
Adresse de la soutenance : Alpen-Adria-Universität Klagenfurt Universitätsstraße 65-67, 9020 Klagenfurt am Wörthersee, Austria - salle N.1.42

devant le jury composé de :
Jérôme LèBRE   Dr. Prof., HDR. CPGE Lycée Hélène Boucher, 75020 Paris. Rattaché à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès (Laboratoire Erraphis – Transmis)   Université Toulouse II Jean Jaurès oucher, 75020 Paris. Rattaché à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès (Laboratoire Erraphis – Transmis)   Directeur de thèse
Alice PECHRIGGL   Full professor   Alpen-Adria-Universität Klagenfurt   CoDirecteur de thèse
Patricia MACCORMACK   Professor   Anglia Ruskin University, Cambridge   Rapporteur
Avital RONELL   Professor   New York University   Examinateur
John J. STUHR   Professor   Emory University   Rapporteur
Jean-Christophe GODDARD   Professeur des universités   Université Toulouse II Jean Jaurès   Examinateur
Martin WEISS   Associate Professor   Alpen-Adria-Universität Klagenfurt   Président
Katerina KOLOZOVA   Full professor   Full Professor of philosophy, epistemology and gender studies at the Institute of Social Sciences and Humanities-Skopje (ISSHS) & Full Professor of Philosophy of Law at the University American College, Skopje   Examinateur


Résumé de la thèse en français :  

Ce travail, en termes de contenu, essaie de conceptualiser la vie, comme une habitude, ou plutôt comme une addiction, ainsi que de re-conceptualiser philosophiquement le concept d'addiction, et plus spécifiquement le concept d'addiction à la vie. En termes de style/forme/ méthode, une particularité de cette Thèse est son engagement avec un style ou une forme spécifique de méthodologie philosophique, de pensée, d'écriture et de pratique philosophiques, qui est plus aphoristique et essayiste, ainsi qu'une méthodologie interdisciplinaire réunissant Science (surtout Biologie), Art, Littérature/Philologie, Anthropologie, Philosophie et Posthumanités.

Ce travail est une conceptualisation/concept-formation originale (et très hétérogène dans ses ressources et ses influences) de la vie comme addiction; nous, en tant qu'êtres vivants, sommes addictés à la vie − sommes addicts au fait d’être en vie −, c'est-à-dire á la vie elle-même. Je soutiens que la vie elle-même est une addiction : nous sommes addictés à la vie, autant que tous les êtres (qu'ils soient inorganiques, organiques, vivants, qu’ils se manifestent ou se détectent d'une autre manière, non terrestre ou non connue) sont addictés à être , et c'est ainsi qu'ils parviennent à continuer à être , ou à « go on being ». Je veux dire aussi « vie » comme mode d'être, mode que les « êtres » (inorganiques, organiques ou vivants) ont développé comme mode ou forme d'addiction à (l')être / au fait d’être. Je définis et décris l’ addiction à la vie, comme étant double, ou comprenant un double ou diptyque, que j'appelle le double ou le diptyque de l’addiction. Ce diptyque consiste en ce que je définis comme l' entêtement et l'irritabilité. Je propose les concepts d' entêtement et d' irritabilité comme formateurs de la addiction à la vie et de la vie elle-même, basés sur des auteurs tels que Hans Jonas, certains vitalistes, Jakob Johann Freiherr von Uexküll et d'autres. Dans la mesure où la addiction est diptyque, elle se compose à la fois d'entêtement et d'irritabilité, à des degrés divers dans chaque organisme vivant différent, comme dans l'« être » d'entités organiques et inorganiques – dans le cas inorganique, l’« addiction » n’est pas tout à fait une addiction, car il ne s'agit que d'entêtement–. Je me concentre principalement sur les organismes vivants, dont l'être se manifeste en tant que vie, d'autant plus qu'ils diffèrent en termes de forms-vivantes et de « rangs taxonomiques » (taxons). Il faut de l’entêtement de et à la vie, pour avoir une chance d'irritabilité de / à la vie, et inversement: c'est le diptyque de l'addiction de et à la vie.

En plus d'essayer de définir la vie comme addiction, basée sur la biologie, la métaphysique et l'ontologie, je m'efforce également d’établir une définition phénoménologique de la vie, et, dans la Conclusion, une définition anthropologico-philosophique est également tentée, accompagnée d'une perspective féministe et post-humaniste / de posthumanités – (nous sommes « accros », « addictés » à l' humain, ainsi qu'à l' humanisme et aux Humanités)–. De plus, comme je l'ai dit, dans ce travail, sauf à s'engager dans une re-conceptualisation des habitudes de vie ou des formes-de-vie, ou même des styles-de-vie, qui sont conceptualisés selon ce que j'appelle l’addiction ontologique, fondamentale, originaire ou primaire à la vie ; en parallèle, je tente aussi de proposer une re-conceptualisation des habitudes-de-pensée, ou forms-de-pensée, c'est-à-dire de la philosophie non seulement comme le discours institutionnalisé hautement systématisé / systématique (auquel nous sommes en quelque sorte « addictés » ou « accros »), mais aussi et surtout un discours essayiste (essayisme). J'écris toute mon introduction en essayant de me situer méta-philosophiquement, épistémologiquement et en termes de forme / style philosophique utilisé.

 
Résumé de la thèse en anglais:  

This work, in terms of content, attempts, or assays, to conceptualize life, as a habit, or rather as an addiction, as well as to re-conceptualize philosophically the concept of addiction, and more specifically the concept of the addiction to life. In terms of style/form/method, a particularity of this Thesis is its engagement with, and commitment to a specific style, or form, of philosophical methodology, of philosophical thinking, writing and practice, which is more aphoristic and essayistic, and also an interdisciplinary methodology bringing together Science (especially Biology), Art, Literature/Philology, Anthropology, Philosophy and the Posthumanities.

This work is an original (and very heterogenous in its resources and influences) conceptualization / concept-formation of life as an addiction; we, as living beings, are addicted to living, that is to life itself. I argue that life itself is an addiction: we are addicted to living, as much as all beings (either inorganic, organic, living, or other non-materially manifested or detected, non-earthly, or non-known manner) are addicted to be-ing, and this is how they manage to keep on be-ing, or “to go on being”. I also mean "life" as a mode of being, which mode, the "beings" (either inorganic, organic, or living) have developed as a mode or form of addiction to being. I define and describe the addiction to life, as being two-fold, or comprised of a two-fold, which I call the two-fold of addiction. This two-fold consists of what I define as stubbornness and irritability. I propose the concepts of stubbornness and irritability as formative of the addiction to life, and of life itself, based on authors such as Hans Jonas, some vitalists, Jakob Johann Freiherr von Uexküll, and others. Inasmuch as addiction is two-fold, it is comprised of both stubbornness and irritability, at various degrees in each different living organism, as it does in the “being” of organic and inorganic entities –in the inorganic case, “addiction” is not quite an addiction, because it consists only of stubbornness–. I mostly focus on living organisms, whose being is manifested as life, especially as they differ in terms of living-forms and “taxonomic ranks” (taxons). We need stubbornness of and to life, in order to have a chance for irritability of/to life, and the other way round: this is the two-fold of addiction of and to life.

In addition to trying to define life as addiction, based on biology, metaphysics, and ontology, I also endeavor to a phenomenological definition of life, and, in the Conclusion, an anthropological-philosophical one is attempted as well, accompanied by a feminist and post-humanistic/ posthumanities perspective –(we are "addicted to" the human, as well as to humanism and the Humanities)–. Moreover, as said, in this work, except from engaging in a re-conceptualization of habits of life or forms-of-life, or even styles-of-life, which are conceptualized in accordance to what I call the ontological, fundamental, originary, or primary addiction to life; in parallel, I also attempt to propose a re-conceptualization of habits-of-thought, that is, of philosophy not only as the highly systematic institutionalized discourse (to which in a sense we are "addicted to"), but also and foremostly as an essayistic one. I write my whole Introduction trying to situate myself meta-philosophically, epistemologically, and in terms of the philosophical form/style utilized.

Mots clés en français :Psychanalyse, L' Habitude, Féminisme, La Vie / L'Être, Ontologie, L' Addiction,
Mots clés en anglais :   Life / Being, Ontology, Habit, Addiction, Psychoanalysis, Feminism,