Le système lagunaire de Lomé est situé à l’extrême sud-ouest du Togo en bordure du Golfe de guinée. De l’Est en Ouest, il se compose du Lac Bè (29ha), du Lac Est (31 ha) et du Lac Ouest (20 ha). Il représente le réceptacle final des eaux de ruissellement et des eaux usées non traitées de la ville de Lomé. Ces apports, sources de divers polluants, contribuent à la pollution de la lagune. Or, dans cet écosystème, résident certaines espèces aquatiques qui font l’objet de pêche. Cette étude a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance de la qualité chimique de l’écosystème lagunaire en portant un intérêt particulier à la contamination des poissons par les éléments traces (ET). Pour y arriver, 24 échantillons d’eaux et 18 échantillons de sédiments ont été prélevés en saison sèche et en saison pluvieuse. Les analyses sur l’eau ont porté sur les paramètres physico-chimiques de base (pH, CE, T, COD dissous, anions et cations majeurs) et sur les ET inorganiques. Les résultats ont montré une faible influence saisonnière sur la composition des paramètres physico-chimiques des eaux. La composition ionique de ces eaux saumâtres est dominée en majorité par les chlorures et le sodium dont les teneurs moyennes représentent en saison pluvieuse et en saison sèche, respectivement 66% et 69% du total des sels dissous. Les ET tels Sr, B, Mn, Ba et Fe présentent les concentrations les plus élevées d’un ordre de grandeur compris entre 102 à 103. Sur la fraction fine des sédiments, les concentrations en éléments majeurs, ET, en terres rares (TR) et leur répartition saisonnière et spatiale ont été étudiées. Les profils de distribution des TR montrent en toute saison, des enrichissements en TR légères supérieures à ceux des TR lourdes. Les anomalies en Cérium (Ce) sont moins visibles et moins variables entre les saisons que les anomalies en Europium (Eu). Les rapports La/Yb sont positivement corrélés avec le pourcentage des oxydes d’Al et de Fe et avec le pourcentage de la fraction fine. Les concentrations en ET varient peu selon les saisons, mais présentent de fortes variations d’un ET à un autre. Les degrés d’enrichissement obtenus sont modérés pour Bi, Cr, Ga, Mo, Pb, Sn, Zn (1,51) constituerait un élément à risque lors de la consommation des individus de S. Mélanotheron. Ainsi, toutes les matrices ayant fait objet de cette étude sont modérément contaminées. Toutefois, cet écosystème mérite une surveillance continuelle dans le temps et dans l’espace. |
The Lomé lagoon system is located in the extreme southwest of Togo, bordering the Gulf of Guinea. From East to West, it consists of Lake Bè (29ha), Lake East (31 ha) and Lake West (20 ha). It represents the final receptacle for runoff and untreated wastewater in the city of Lomé. These inputs, sources of various pollutants, contribute to the pollution of the lagoon. However, in this ecosystem, there are certain aquatic species that are the subject of fishing. The objective of this study is to contribute to a better knowledge of the chemical quality of the lagoon ecosystem by paying particular attention to the contamination of fish by trace elements (TE). 24 water samples and 18 sediment samples were taken in the dry and rainy seasons. The water analyzes focused on basic physicochemical parameters (pH, EC, T, dissolved DOC, major anions and cations) and inorganic TEs. The results showed a weak seasonal influence on the composition of the physico-chemical parameters of the water. The ionic composition of this brackish water is predominantly dominated by chlorides and sodium, the average contents of which in the rainy season and in the dry season represent 66% and 69% of the total dissolved salts respectively. TEs such as Sr, B, Mn, Ba and Fe have the highest concentrations of an order of magnitude between 102 to 103. On the fine fraction of sediments, the concentrations of major elements, TE, of rare earths and their seasonal and spatial distribution were studied. The distribution profiles of rare earths show in all seasons, enrichments in light rare earths greater than those of heavy rare earths. Cerium (Ce) anomalies are less visible and less variable between seasons than Europium (Eu) anomalies. The La/Yb ratios are positively correlated with the percentage of Al and Fe oxides and with the percentage of the fine fraction. TE concentrations vary little with the season, but show strong variations from one TE to another. The degrees of enrichment obtained are moderate for Bi, Cr, Ga, Mo, Pb, Sn, Zn (1.5 1) would constitute a risk element when individuals consume S. Melanotheron. Thus, all the matrices which were the subject of this study are moderately contaminated. However, this ecosystem deserves continuous monitoring over time and space. |