Soutenance de thèse de Charlène HUTTENBERGER

Stendhal et le génie romanesque du christianisme: des usages de la religion dans ses fictions


Titre anglais : Stendhal and the fictional genius of Christianity: the religion's uses in his fictions
Ecole Doctorale : ALLPHA - Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication
Spécialité : Langue et Littérature Françaises
Etablissement : Université Toulouse II Jean Jaurès
Unité de recherche : EA 4601 - PLH - Laboratoire Patrimoine, Littérature, Histoire
Direction de thèse : Fabienne BERCEGOL


Cette soutenance a eu lieu vendredi 09 octobre 2020 à 13h30
Adresse de la soutenance : Université Toulouse-II Jean Jaurès 5 allée Antonio Machado 31058 Toulouse - salle D29

devant le jury composé de :
Fabienne BERCEGOL   Professeur des Universités   Université Toulouse II Jean Jaurès   Directeur de thèse
Pierre GLAUDES   Professeur des Universités   Université Paris-Sorbonne   Rapporteur
Xavier BOURDENET   Professeur des Universités   Université Rennes 2   Rapporteur
Catherine MARIETTE   Professeur des Universités   Université Grenoble Alpes   Président
Didier PHILIPPOT   Professeur des Universités   Université Paris-Sorbonne   Examinateur


Résumé de la thèse en français :  

« Mais qui est-ce qui croit en Dieu par le temps qui court ? » C'est la question (rhétorique) que Stendhal aurait posée un soir de 1827 devant les invités scandalisés du salon Delécluze. Dès lors, sa réputation est établie : c'est celle d'un athée et d'un anticlérical flamboyants, que la parution du Rouge et le Noir en 1830 ne fera qu'ancrer plus avant dans les esprits. L'image que Stendhal a voulu donner de lui-même devient alors celle que retiennent non seulement ses contemporains, mais encore la quasi-totalité de la critique du XXe siècle : « portrait appauvrissant », d'après Philippe Berthier dans son Petit catéchisme stendhalien. Car avec Stendhal, les apparences sont trompeuses, rien n'est jamais simple, et surtout pas la question religieuse. En réalité, cet ennemi farouche de Dieu et de l'Église n'aurait pas été insensible aux beautés de la foi et à la tentation de la croyance.
Cette thèse se propose ainsi de restituer toute sa complexité à la question de la religion stendhalienne. Il ne s'agit pas de faire de Stendhal ce qu'il n'est pas, c'est-à-dire un chrétien qui s'ignore, mais de mettre en lumière le caractère profondément ambivalent du motif religieux dans l'œuvre stendhalienne, et tout particulièrement dans les fictions. Les romans et les nouvelles de l'écrivain sont en effet marqués par le paradoxe. S'y mêlent l'athéisme et la foi, l'hypocrisie et l'authenticité, la laideur et la beauté, la politique et l'amour-passion. Chez Stendhal, le génie romanesque du christianisme est donc un génie paradoxal, qui révèle à la fois les aspects noirs de la religion et ses aspects lumineux, portés par des personnages qui traduisent les propres hésitations de leur auteur, tout autant disciple de Voltaire que de Chateaubriand.

 
Résumé de la thèse en anglais:  

« Who still believes in God nowadays ? » Such is the (rhetorical) question that Stendhal supposedly asked in 1827 in front of the Delécluze salon's scandalized guests. From then on, his reputation is made : the reputation of being a brazen atheist and anticlerical man, which the publication of The Red and The Black only strengthened. The image of himself Stendhal wanted to give of then became the one his contemporaries retain, but also almost every critic of the twentieth century : « impoverishing portrait », according to Philippe Berthier in his Little stendhalian catechism, for with Stendhal, things are not what they seem, nothing is ever simple, and definitely not the religious question. In fact, this fierce enemy of God and the Church might have been sensitive to the beauties of faith and to the temptation of belief.
This thesis offers to give all its complexity back to the question of the Stendhalian religion. This work will not make of Stendhal what he is not, in other words an inhibited christian, but it will shine a light on the deeply ambivalent nature of the religious pattern in Stendhalian work, especially in the fictions. The writer's novels and short stories indeed are marked by paradox : they are a blending of atheism and faith, hypocrisy and authenticity, ugly and beauty, politics and passion. In Stendhal's fictions, the fictional genius of Christianity is thus a paradoxical genius. It reveals both the dark and the luminous facets of religion embodied by characters who express the author's own hesitations, as he is as much a disciple of Voltaire as of Chateaubriand.

Mots clés en français :Dieu, athéisme, religion,
Mots clés en anglais :   God, atheism, religion,