Soutenance de thèse de Elise BLANCHET

Conception d'un procédé d'électrosynthèse microbienne


Titre anglais : Design of a Bioelectrosynthesis process
Ecole Doctorale : MEGEP - Mécanique, Energétique, Génie civil, Procédés
Spécialité : Génie des Procédés et de l'Environnement
Etablissement : Institut National Polytechnique de Toulouse
Unité de recherche : UMR 5503 - LGC - Laboratoire de Génie Chimique
Direction de thèse : Alain BERGEL
Co-encadrement de thèse : Benjamin ERABLE


Cette soutenance a eu lieu vendredi 01 avril 2016 à 9h30
Adresse de la soutenance : Site de Labège Campus INP - ENSIACET 4, allée Emile Monso - CS 84234 31432 TOULOUSE Cedex 4 - salle AMPHI 100

devant le jury composé de :
Alain BERGEL   Directeur de recherche   CNRS   Directeur de thèse
Benjamin ERABLE   Chargé de recherche   CNRS   CoDirecteur de thèse
Nicolas BERNET   Directeur de recherche   INRA   Rapporteur
Pierre FONTANILLE   Maître de conférence   Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II   Rapporteur
Karine SERVAT   Maître de Conférences   Univ Poitiers / Institut de Chimie des Milieux et des Matériaux de Poitiers (IC2MP)   Examinateur
Carole MOLINA JOUVE   Professeur des Universités   Institut National des Sciences Appliquées   Examinateur


Résumé de la thèse en français :  

L’électrosynthèse microbienne est une technologie innovante qui permet de convertir le dioxyde de carbone en molécules organiques en utilisant une cathode comme source d’électrons de la réduction microbienne de CO2. Le procédé «Biorare» propose de coupler l’électrosynthèse microbienne avec l’oxydation de déchets à l’anode afin d’augmenter le rendement énergétique du procédé. Il devient ainsi possible de traiter un effluent à l’anode et de valoriser du CO2 à la cathode.
La thèse a eu pour objectif d’améliorer les performances de la bioanode et de la biocathode séparément, afin de réaliser in fine un prototype de procédé «Biorare» à l’échelle du laboratoire. Parmi plusieurs types de déchets testés, les boues biologiques se sont avérées bien adaptées pour une utilisation à l’anode en assurant des densités de courant jusqu’à 10 A/m2. Toutefois, ces performances étant peu reproductibles, nous avons choisi d’exploiter des biodéchets, qui font l'objet d'une obligation de valorisation et dont le gisement représente plus de 22 millions de tonnes en France. Leur utilisation brute n’a pas permis de dépasser 1 A/m2 mais une méthode innovante de formation des bioanodes a permis d’augmenter les densités de courant jusqu’à 7 A/m2, de façon reproductible et dans des conditions extrapolables.
Les travaux sur les biocathodes ont révélé que l’hydrogène est un intermédiaire réactionnel clé pour le transfert d’électrons de la cathode vers les microorganismes qui réduisent le CO2. Cela a conduit à découpler le procédé initial en deux étapes : l’hydrogène est produit dans une cellule d’électrolyse microbienne qui oxyde les biodéchets et, en aval, un bioréacteur gaz-liquide utilise l’hydrogène pour convertir le CO2 en acétate, éthanol, formiate, ou butyrate, suivant les systèmes microbiens. Cette stratégie permet d’augmenter les performances d’un facteur 24 avec une vitesse de production d’acétate de 376 mg/L/j et des concentrations jusqu’à 11 g/L.

 
Résumé de la thèse en anglais:  

Microbial electrosynthesis is an innovative technology meant to produce organic molecules from CO2, using a cathode as electron source for the microbial reduction of CO2. The Biorare process intends to associate the microbial electrosynthesis with the oxidation of organic wastes at the anode, in order to increase the energetic yield of the process. The system allows thus both the treatment of polluted effluents at the anode and CO2 valorization to organic molecules at the cathode.
The purpose of the PhD work was to improve the bioanode and biocathode performance separately, to finally design a Biorare prototype at laboratory scale. Among the various wastes tested, biological sludge was a good substrate, which led to current densities up to 10 A/m2. However, the performance was not reproducible and it was decided to use food wastes, which end up being an abundant resource of 22 million tons in France that must be valorized. The use of raw food waste did not allow exceeding 1 A/m2, but a new method for bioanode formation improved the current density up to 7 A/m2 in a reproducible and close-to-industrial way.
The study on biocathodes revealed hydrogen as a key intermediate in electron transfer from the cathode to the microbial cells that reduce CO2. This led to separate the initial process into two steps: hydrogen is produced in a microbial electrolysis cell that oxidizes food wastes. Downstream, a gas-liquid bioreactor uses hydrogen to convert CO2 to acetate, ethanol, formate or butyrate, depending on the microbial system. This strategy allowed performance increase by a factor 24 with a maximal acetate production rate of 376 mg/L/j and concentrations up to 11 g/L.

Mots clés en français :Electrosynthèse microbienne, Biofilm électro-actif, Anode microbienne, Cathode microbienne, Génie électrochimique,
Mots clés en anglais :   Bioelectrosynthesis, Electroactive biofilm, Microbial anode, Microbial Cathode, Electrochemical engineering,