Soutenance de thèse de Julie FRENTZEL

Rôle et régulation de l'autophagie dans les Lymphomes Anaplasiques à Grandes Cellules ALK positifs


Titre anglais : Role and regulation of autophagy in ALK-positive Anaplastic Large Cell Lymphoma
Ecole Doctorale : BSB - Biologie, Santé, Biotechnologies
Spécialité : Cancérologie
Etablissement : Université de Toulouse
Unité de recherche : UMR 1037 - CRCT - Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse
Direction de thèse : Fabienne MEGGETTO-PRADELLE
Co-encadrement de thèse : Sylvie GIURIATO


Cette soutenance a eu lieu lundi 17 octobre 2016 à 10h30
Adresse de la soutenance : 1 Av. Irène Joliot-Curie 31100 Toulouse - salle CRCT - Oncopôle

devant le jury composé de :
Fabienne MEGGETTO   Directeur de recherche   Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse   Directeur de thèse
Sylvie GIURIATO   Chargé de recherche   Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse   CoDirecteur de thèse
Mojgan DJAVAHERI-MERGNY   Chargé de recherche   Institut Bergonié   Rapporteur
Mario TSCHAN   Professeur   University of Bern, Institute of Pathology, Tumor Pathology TP2   Rapporteur
Jean-Max PASQUET   Directeur de recherche   INSERM U 1035 - Biothérapies des Maladies Génétiques Inflammatoires et Cancers (BMGIC)   Examinateur
Bruno SéGUI   Professeur   Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse   Examinateur


Résumé de la thèse en français :  

L’oncogène ALK (Anaplastic Lymphoma Kinase) est une tyrosine kinase constitutivement active, impliquée dans divers cancers, tels que les lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC), ou certains carcinomes bronchiques. Ces tumeurs sont traitées par chimiothérapie, ce qui n’est pas un traitement optimal (30% de rechutes, abaissement de la qualité de vie). Dans ce contexte, de nombreux inhibiteurs spécifiques de la tyrosine kinase ALK tels que le Crizotinib ont été développés et ont prouvé leur efficacité à la fois dans des modèles in vitro, in vivo ainsi que chez les patients. Néanmoins, le succès de cette thérapie ciblée est limité par l’apparition de résistances. Il est donc essentiel de mettre au jour de nouvelles stratégies thérapeutiques permettant de contrecarrer ces résistances. Récemment, l’autophagie, un processus catabolique intracellulaire de dégradation lysosomale, a été proposée comme nouvelle cible thérapeutique dans le traitement des cancers résistants aux inhibiteurs de tyrosine kinase. Le premier objectif de mon projet de thèse a été de caractériser ce processus autophagique dans les LAGC ALK+, en réponse à différents traitements. Nous avons montré que (1) l’autophagie était activée dans des lignées de LAGC en réponse à l’inhibition de ALK, (2) que cette autophagie jouait un rôle cytoprotecteur dans ce modèle et (3) que les traitements par chimiothérapies de ces cellules n’induisaient pas de réponse autophagique. Dans un deuxième temps, nous nous sommes intéressés à la régulation potentielle de l’autophagie par les microARNs. Nous avons montré que plusieurs microARNs, dont le miR-7, étaient sous-exprimés en réponse au traitement par le Crizotinib et que la réexpression ectopique de ce miR-7 permettait une potentialisation de l’effet du Crizotinib, par l’induction d’autophagie cytotoxique dans notre modèle. Nous avançons également l’hypothèse que le « switch » autophagique de la cytoprotection à la cytotoxicité, que nous observons pourrait s’expliquer par la régulation de l’expression de plusieurs protéines cibles de miR-7 telles que Bcl-2 ou c-Raf. Ainsi, l’ensemble de nos résultats nous permettent de mieux comprendre le rôle et la régulation de l’autophagie induite en réponse à l’inhibition de ALK dans les LAGC ALK+, et pourrait à terme contribuer à l’amélioration des thérapies actuelles de divers cancers dépendants de l’oncogène ALK.

 
Résumé de la thèse en anglais:  

The ALK oncogene (Anaplastic Lymphoma Kinase) is a constitutively activated tyrosine kinase implied in various cancers including Anaplastic Large Cell Lymphomas (ALCL), or some lung adenocarcinomas. The current operative treatment is standard chemotherapy, which is not optimal (30% of relapses, low quality of life). In this context, new specific ALK inhibitors such as Crizotinib have been developed, and have showed their efficiency in vitro, in vivo and in patients. However, the emergence of resistant mutations has been described. Thus, the identification of alternative therapies targeting new pathways appears as mandatory to counteract those resistances. In this context, autophagy, an intracellular catabolic lysosomal process, has been described as a new therapeutic target in the treatment of cancers resistant to tyrosine kinase inhibitors. The first aim of my project was to characterize the autophagic process in ALK+ ALCL, upon different treatments. We showed that (1) autophagy was activated in ALK+ ALCL cell lines in response to ALK inhibition (2) that this autophagy played a cytoprotective role in our model and (3) that treatment with chemotherapies did not trigger an autophagic response. In a second part of the project, we focused on the potential regulation of autophagy by microRNAs. We showed that several microRNAs including miR-7 were down-regulated upon Crizotinib treatment and that ectopic re-expression of this miR-7 potentiates the effects of Crizotinib by induction of cytotoxic autophagy in our model. We hypothesized that this switch in the role of autophagy from cytoprotection to cytotoxicity observed in our model, could be explained by the regulation of several protein targets of miR-7 such as Bcl-2 or c-Raf. Altogether, these results enable a better understanding of the role and regulation of autophagy induced upon ALK inhibition in ALCL, and could in the longer term, contribute to improvement of current therapies of cancers involving the ALK oncogene.

Mots clés en français :Lymphomes Anaplasiques à Grandes Cellules, ALK, Autophagie, microARNs, Thérapies ciblées, Résistance au traitement,
Mots clés en anglais :   Anaplastic Large Cell Lymphomas, ALK, Autophagy, microARNs, Targeted therapies, Treatment resistance,