Jusqu'à la fin des années 80, NO• est considéré essentiellement comme un gaz toxique, polluant, provenant des moteurs de combustion et des centrales électriques. Plus tard, les travaux récompensés par le prix Nobel de médecine en 1998 de Robert F. Furchgott, Ferid Murad et Louis J. Ignarro mettent en évidence le rôle de NO• dans le système cardiovasculaire. De nombreuses recherches sont alors menées afin de comprendre le rôle de ce gaz dans la régulation cardiovasculaire, mais aussi dans les processus neuronaux ou immunologiques. Des tests cliniques ont montré que des concentrations de NO• à l'échelle micromolaire sont suffisantes pour inhiber la croissance des cellules mais entrainent l'angiogenèse à l'échelle picomolaire. En effet son potentiel thérapeutique est dépendant de sa concentration, d'où une nécessité de contrôler la concentration du monoxyde d'azote.
Les complexes de ruthénium à ligand nitrosyle généralement non toxiques et stables en milieu biologique offrent la possibilité de délivrer NO• sous irradiation. La thérapie photo-dynamique liée à la libération de NO• apparait donc comme une voie judicieuse de traitement thérapeutique local. Cependant la libération de NO• dans ces complexes moléculaires intervient fréquemment suite à l'irradiation dans le domaine UV-visible, domaine spectral incompatible avec la fenêtre thérapeutique.
L'absorption à deux photons (TPA) qui permet à deux photons d'énergie hν (≈ 800 nm) d'être absorbés puis réémis par fluorescence à 2hν (≈400 nm) est une technique extrêmement prometteuse pour une thérapie photo-dynamique locale, en raison de sa grande résolution (très inférieure au micron) et son grand pouvoir de pénétration dans les tissus biologiques.
Dans cette approche, les travaux de cette thèse se focalisent sur la synthèse, la caractérisation et l'étude bes propriétés photo-physiques et photo-chimiques de complexes de ruthénium à ligand nitrosyle capable de libérer NO• par un processus bi-photonique. |