Le changement climatique est un (si ce n’est le) défi de notre siècle. De multiples impacts touchent l’agriculture en France et notamment la culture de maïs, de plus en plus vulnérable du fait de ses besoins en eau pendant la période estivale. Les exploitations maïsicoles (et leurs agriculteurs) doivent s’adapter pour tendre vers des systèmes résilients ainsi maintenir la production, et donc l’activité économique des régions productrices ainsi que le revenu des agriculteurs de ces régions. Malgré le foisonnement de stratégies d’adaptation recommandées par la communauté scientifique, de nombreux chercheurs pointent une hétérogénéité d’adoption de ces stratégies, même au sein d’une même région, même pour des situations de production similaires. En outre, parmi les adoptants, certaines stratégies s’avèrent parfois être des maladaptations. Ainsi, il est essentiel (voire urgent) de construire des méthodes d’évaluation de la vulnérabilité au changement climatique des exploitations agricoles, afin de proposer au cas par cas des stratégies pertinentes et adoptables par les agriculteurs. C’est l’objet de ce travail de thèse, dont l’approche générale est interdisciplinaire, systémique et participative. Cette thèse cherche dans un premier temps à mieux caractériser les dimensions du concept de vulnérabilité tel que défini par le GIEC, en particulier à identifier les déterminants de la capacité d’adaptation, dimension souvent négligée dans les études sur la vulnérabilité et pourtant essentielle pour comprendre et orienter le choix des stratégies d’adaptation. En empruntant des approches et des outils à l’économie comportementale, cette première étape de la thèse a permis de mettre en évidence le rôle du profil cognitif et psychologique de l’agriculteur dans sa capacité d’adaptation, dans un contexte de changement climatique. Dans un second temps, cette thèse développe un cadre conceptuel intégrant la capacité d’adaptation, cadre qui sert de guide à la création d’un jeu d’indicateurs de la vulnérabilité au changement climatique. A partir de ces indicateurs, élicités lors d’enquêtes auprès d’agriculteurs, cette thèse propose pour finir une méthodologie pour construire une méthode d’évaluation de la vulnérabilité au changement climatique à l’échelle de l’exploitation, et son outil d’évaluation associé. La concrétisation de ce travail de recherche à travers la création d’un outil d’évaluation opérationnel et adoptable par les agriculteurs et leurs conseillers reste en cours de développement. Cet outil permettrait le diagnostic de la vulnérabilité au changement climatique et le dialogue autour des leviers pour améliorer la capacité d’adaptation de l’agriculteur, et des stratégies à mettre en place afin de réduire la vulnérabilité au changement climatique de l’exploitation. |
Climate change is one (if not the) challenge of our century. There are many impacts on agriculture in France, particularly on maize crop, which is increasingly vulnerable because of its need for water during summer. Maize farms (and their farmers) must adapt to move towards resilient systems and thus maintain the production, and therefore the economy of the producing regions and the income of farmers in these regions. Despite the abundance of adaptation strategies recommended by the scientific community, many researchers point out the heterogeneity of adoption of these strategies, even within the same region, even for similar production situations. Moreover, among adopters, some strategies sometimes turn out to be maladaptive. Thus, it is essential (even urgent) to develop methods for assessing the vulnerability of farms to climate change, in order to propose relevant strategies that can be adopted by farmers on a case-by-case basis. This is the purpose of this thesis, which has an interdisciplinary, systemic and participatory approach. This thesis first seeks to better characterize the dimensions of the concept of vulnerability as defined by the IPCC, in particular to identify the determinants of adaptive capacity, a dimension often neglected in studies on vulnerability and yet essential for understanding and orienting the choice of adaptation strategies. By borrowing approaches and tools from behavioral economics, this first stage of the thesis highlighted the role of the cognitive and psychological profile of the farmer in his or her capacity to adapt in a context of climate change. In a second step, this thesis develops a conceptual framework integrating adaptive capacity, which serves as a guide for the creation of a set of indicators of vulnerability to climate change. Based on these indicators, elicited through farmer surveys, this thesis finally proposes a methodology to build a farm-level climate change vulnerability assessment method and its associated assessment tool. The concretization of this research work through the creation of an operational assessment tool that can be adopted by farmers and their advisors is still under development. This tool would allow the diagnosis of vulnerability to climate change and dialogue on the levers to improve the farmer's capacity to adapt, and the strategies to be put in place in order to reduce the vulnerability of the farm to climate change. |