Ce travail de recherche vise à documenter et analyser les pratiques de rénovation de maisons individuelles par leurs propriétaires - (futur·es) occupant·es au moment de l’achat. Partant de l’hypothèse qu’un ménage qui achète une maison pour y vivre a intérêt à réaliser des travaux de rénovation énergétique (pour réduire sa facture d’énergie et augmenter son confort thermique), cette recherche a pour objectif de comprendre comment, à chaque étape du projet, les ménages décident des travaux à mener et arbitrent entre les différentes solutions techniques possibles. Les rénovations sont abordées à la fois sous l’angle de l’énergie (quelle place est faite à la question de l’énergie dans la rénovation ? Quelles actions sont mises en œuvre pour réduire les pertes énergétiques du bâti ? Quels systèmes énergétiques sont privilégiés pour chauffer ou refroidir les lieux ?) et de l’environnement (quels matériaux sont utilisés ? D’où proviennent-ils ? Quel est l’impact carbone de la rénovation ?). In fine, il s’agit d’identifier à quelles conditions une rénovation réalisée par ses propriétaires-(futur·es) occupant·es peut répondre aux enjeux de transition écologique actuels.
Cette recherche met en évidence trois résultats principaux. D’abord, l’analyse des registres de justification des ménages révèle quatre ambitions de rénovation distinctes, qui dépendent à la fois du rapport à l’environnement du ménage et d’un certain rapport aux calculs et à la mesure. Ensuite, l’analyse des ressources des ménages permet de faire le lien entre l’accès aux ressources indispensables aux travaux (compétences, matériaux, main d’œuvre), les capitaux du ménage mobilisés (économique, technique, social et en temps) et les configurations de chantier observées. Enfin, l’analyse des coûts des chantiers met en exergue la diversité des coûts (et gains) associés à l’autorénovation par les ménages. |
The aim of this research project is to document and analyze the renovation practices of (future) homeowners. Based on the hypothesis that a household buying a house to live in has an interest in carrying out energy renovation work (to reduce its energy bill and increase its thermal comfort), this research aims to understand how, at each stage of the project, households decide what work to carry out and arbitrate between the various possible technical solutions. Renovations are approached both from the energy angle (what place is given to the question of energy in the renovation? What measures are taken to reduce energy losses in buildings? What energy systems are used to heat or cool the premises?) and the environment (what materials are used? Where do they come from? What is the carbon impact of the renovation?). Ultimately, the aim is to identify the conditions under which a renovation carried out by its (future) owner-occupiers can meet the challenges of today's ecological transition.
This research highlights three main results. Firstly, an analysis of household justification registers reveals four distinct renovation ambitions, depending both on the household's rapport with the environment and a certain rapport with calculations and measurement. Next, an analysis of household resources enables us to establish the link between access to the resources essential to the work (skills, materials, labor), the household resources mobilized (economic, technical, social and time) and the worksite configurations observdir. Finally, the analysis of worksite costs highlights the diversity of costs (and gains) associated with self-renovation by households. |