Soutenance de thèse de Renaud REMOND

La notion de livre fantôme en philosophie


Titre anglais : Ghost works in philosophy
Ecole Doctorale : ALLPHA - Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication
Spécialité : Philosophie
Etablissement : Université Toulouse II Jean Jaurès
Unité de recherche : EA 3051 - ERRAPHIS - Équipe de Recherches sur les Rationalités Philosophiques et les Savoirs
Direction de thèse : Létitia MOUZE- Christophe IMBERT


Cette soutenance a eu lieu mardi 06 juin 2023 à 14h00
Adresse de la soutenance : UT2J 5 allées Antonio Machado 31058 Toulouse - salle Salle du Château

devant le jury composé de :
Létitia MOUZE   Maîtresse de conférences   Université Toulouse II Jean Jaurès   Directeur de thèse
Pierre VESPERINI   Chargé de recherche   CNRS   Rapporteur
Aline WIAME   Maîtresse de conférences   Université Toulouse II Jean Jaurès   Examinateur
Christophe IMBERT   Professeur des universités   Université Toulouse II Jean-Jaurès   CoDirecteur de thèse
Philippe SABOT   Professeur des universités   Université de Lille   Président
Andrei MINZETANU   Ingénieur de recherche   CNRS   Examinateur


Résumé de la thèse en français :  

Les livres philosophiques fantômes désignent les ouvrages qui ont existé et qui
n’existent plus, mais qui hantent l’histoire de la philosophie, par leur présence à l’intérieur
d’autres livres qui les citent. « La notion de livre fantôme en philosophie » conduit à interroger les enjeux de la lecture philosophie et des chausse-trapes de la mémoire. Quelles incidences spécifiques génèrent les œuvres disparues au sein de l’histoire de la philosophie et de son écriture ? La thèse examine les effets de métamorphoses sémantiques et théoriques produits par l’intertextualité : comment lire et citer un livre qui manque ? Parce que la citation recouvre une diversité d’intentions, le livre citateur altère, en tentant parfois de l’instrumentaliser, le fragment du livre disparu. Celui-ci exerce en retour des effets de hantise par lesquels, en « parasitant » le livre hôte, il garantit sa survivance anachronique. Ces métamorphoses sémantiques sont sans doute indissociables de la permanence du passé dans le présent et le futur. La thèse propose la notion de lecture hantée afin de rendre compte des résonances, parfois proches de l’hallucination, induites par le livre absent. La thèse interroge également la légitimité du « droit à l’existence » des livres fantômes. Pour les perdants de l’histoire de la philosophie, la postérité n’a-t-elle pas déjà rendu son verdict ? La survie du texte est liée aux vicissitudes matérielles d’objets, les livres, et de lieux et institutions, les bibliothèques. Le droit à l’existence des livres fantômes est lié, non à leur influence passée, mais à celle qu’ils pourraient avoir dans l’avenir, et que leur promettent ces intercesseurs.

 
Résumé de la thèse en anglais:  

The notion of ''ghost works'' has only been little explored within the field of the History of Philosophy.These texts,lost to history, may be missing works ,lost works,partly surviving works or works that have been destroyed.
Does this phrase of '' ghost  works '' deserve in any way to belong to a glossary of philosophy? How can we comment on books we can't even read? What influence do these non-existent texts exert in our understanding of the history of philosophy ?
Let's then ask ourselves how ''ghost works'' haunt other ,real,works whether they quote or comment on them.
How is the presence of these texts felt?What light do they shed on the history of human thought ?
How much have they influenced the works they haunt ? My thesis aims at contributing to writing a ''ghostly'',or ''spectral'', history of philosophy ,and thereby entering the continent of Philosophy by way of its lost works.

Mots clés en français :Critique génétique, Fantôme, Lecture, Bibliothèque, Mémoire, Intertextualité,
Mots clés en anglais :   Library, Reading, Ghost, Memory, genetic criticism, Intertextuality,