| | La séance, prévue en association avec une prochaine rencontre qui évoquera les questions d’extractivisme autour du sable et du gravier (en France et dans le monde), s’inscrit dans la volonté de remettre les questions matérielles et politiques au premier plan, en mobilisant la notion de « métabolisme ». Emprunté au domaine médical, ce concept est utilisé aujourd’hui par des travaux scientifiques interdisciplinaires qui essaient de comprendre les territoires à partir de l’analyse du sort réservé aux flux entrants et sortants qui leur permettent de fonctionner. Nous nous pencherons pour cela sur le cas de l’urbanisation massive en cours sur le continent africain, en croisant les regards. Avec Gabrielle Hecht, nous nous attarderons sur les flux solides entrants des minéraux extraits des mines et la gestion des stocks toxiques qui en découlent à Johannesburg. Avec Cathy Liousse, nous nous intéresserons aux flux gazeux résultants des activités anthropiques et leurs impacts sur la santé dans les mégalopoles ouest-africaines. Dans un cas comme dans l’autre, l’étude de ces flux de matière servira à comprendre comment ceux-ci percolent à travers les organismes humains et les corps sociaux, donnant forme à cette « gouvernance résiduelle » que Gabrielle Hecht théorise comme faisant partie intégrante du capitalisme racial.
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